Un texte pour lequel j'ai énormément d'affection. L'idée, simple, m'est venue alors que j'étais veilleur de nuit : et si ce " copain " que je fréquentais à peine au collège n'avait pas vraiment existé ?

Au-delà du récit un peu fantastique, c'est un bilan sur l'existence d'un père de famille que j'ai voulu dresser, une projection personnelle sous forme de constat. Je me sentais particulièrement seul depuis que je travaillais la nuit, je ne voyais plus beaucoup d'amis et la solitude amplifiait certaines craintes. Sur ma solitude affective mais surtout - par conséquence - sur ma capacité à être un jour un père de famille, un bon père. J'ai voulu m'inventer cette vie, l'espace de quelques nuits.

En fait, j'ai commencé à rédiger le texte à cette époque et puis… il faut vous dire qu'écrire en pleine nuit lorsqu'on surveille un complexe assez effrayant, tout seul, perdu au milieu d'une zone industrielle, avec des robots qui se mettent en marche tout seul d'un coup, en projetant de la fumée dans les couloirs et en allumant des gyrophares d'alerte c'est… difficile ! J'avais davantage le sentiment d'être dans Aliens que dans de bonnes prédispositions à créer. Et dans pareil décor lorsqu'on a de l'imagination, je vous laisse imaginer…

Quoiqu'il en soit, je n'ai guère rédigé plus que le premier chapitre à cette période. C'est peu de temps avant Noël, quelques années plus tard, que le souvenir de cette nouvelle est remonté. J'ai exhumé les quelques pages pour me jeter dessus ensuite. Il m'a fallu une poignée heures pour écrire la suite. J'avais L'envie. Cet irrépressible désir d'écrire avec une ambiance précise, une histoire en particulier ; c'était celle là.

Je me souviens qu'il faisait très froid dehors. Je me suis mis face à l'ordinateur et j'y suis resté jusqu'à épuisement, ne me levant que pour remettre la bouilloire de thé en marche.

Je l'aime parce qu'avant toute chose, elle est profondément humaine. Une histoire à lire l'hiver, lorsqu'il fait bien froid au dehors…

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